Pag. 70: ... un soir nous sommes allés à un concert de Frank Delgado. C’était le milieu des années 90, la guerre était finie pour les Cubains et on n’en parlait peu ou pas du tout, alors que les blessures restaient ouvertes. (...) La salle était bondée et le concert superbe, mais à un moment le chanteur, qui entre deux chansons faisait des allusions ironiques sur la situation du pays, prit un air grave et joua un accord de guitare. Et il se mit à chanter : L’Angola n’était pour moi qu’un nom étrange, dans la géographie de mes premières années…

Pag. 22: Comment en sommes-nous arrivés là? Je mets le chapeau sur ma tête, puis mes écouteurs, et Paulo Flores commence à chanter. Rien de mieux qu’un chanteur angolais comme compagnon de voyage. J’ai tout le temps de réfléchir…

Pag. 73: … mon père dit que ça n’avait pas d’importance, il alluma la radio et, comme par magie, ou peut-être parce qu’ils passaient toujours les mêmes chansons, on entendit la musique et la voix d’Albert Hammond : Si tu m’aimais…

Pag. 236: Elle se rappelait le petit pont sur la rivière dans le bois, quand je partais en courant avec mes copains et qu’elle restait avec papa. Elle se rappelait une danse sur la chanson de Miriam Makeba. Oui, elle se rappelait certaines choses, mais elle n’avait pas envie de se souvenir, elle préférait regarder en avant, vers le futur. Il semble que je sois le seul à m’intéresser au passé…

Pag. 88: On entendait aussi fredonner une chanson de Rubén Blades : on n’a jamais su qui avait tué le père Antonio et l’enfant de chœur Andrés, les cloches sonnaient, un, deux, trois…

Pag. 146: Rosa adorait Rod Stewart, mais aussi les chanteurs cubains. Avec notre langue on peut faire beaucoup de choses, Ernesto, me dit-elle un jour, et j’avalai ma salive en suppliant en silence de ne pas rougir jusqu’aux oreilles…

Pag. 192: Je suis rentré chez moi euphorique. Je m’en souviens très bien, car en arrivant dans ma rue, je fredonnais cette chanson de Charly, lorsque j’entendis une voix qui criait : eh, ingénieur ! Je m’arrêtai…

Pag. 128: … quand Tania ouvrit la porte de sa chambre on entendit Tom Waits à plein volume. Je lui demandai si elle voulait monter avec moi sur le toit et elle me jeta un de ses petits regards typiques avant de dire, attends une seconde…

Pag. 215: … quand nous sommes arrivés à Berlin, son père m’a prêté une guitare, vieille et abîmée, qu’il avait quand il était jeune. Nous avons passé les premiers hivers à boire du vin, à chanter et faire l’amour. Puis, il y a eu le club de Berlin…

Pag. 232: J’ai demandé un congé et, en juin, je suis parti à La Havane. J’avais besoin de m’éloigner, de revoir ma famille, de m’occuper de moi, comme chante Legião Urbana en ce moment dans mes écouteurs: já que você não está aquí, o que posso fazer é cuidar de mim...

Pag. 227: Mais mon acharnement n’a pas été vain, parce que maintenant je suis à bord d’un avion à destination de Luanda, bien que je ne sache pas ce que je peux espérer de ce voyage. La seule chose claire c’est que je devais le faire. Il reste peu de temps, je suis toujours inquiet et la musique est de plus en plus forte dans mes oreilles. Renata adore la chanson que j’écoute, elle a toujours aimé U2…

Pag. 174: Je rebranche la musique, voyons, Jorge Palma, mon nez portugais. J’ai envie d’être loin de tous. Ce serait parfait si, d’un claquement de doigts, je pouvais faire disparaître les autres ou, à défaut, disparaître moi-même. Berto faisait quelque chose de ce genre, il apparaissait et disparaissait. Clac! je ne suis plus là. Clac! me voilà…