1. Santiago Feliú - Mi mujer está muy sensible
2. Gerardo Alfonso - Sábanas Blancas
3. Silvio Rodríguez - Alma mía
4. Frank Delgado - Cuando se vaya la luz mi negra
5. Pino Daniele - Resta Resta Cu' Mme
6. Extreme - More Than Words
7. Roberto Carlos – Música suave
8. Beny More - Como fue
9. Ana Carolina - É Mágoa
10. Omara Portuondo - Adiós Felicidad
11. Counting Crows - Mr. Jones
12. Polito Ibañez - Dudas en el espejo
13. Rachmaninov – Concierto N2 - Allegro scherzando 5
14. Carlos Varela - Habáname
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1. Santiago Feliú - Mi mujer está muy sensible
Pag. 11: C'était en 1993, année zéro à Cuba. L'année des coupures d'électricité interminables, quand la Havane s'est remplie de vélos et que les garde-mangers étaient vides. Il n'y avait plus rien. Pas de transport. Pas de viande. Pas d'espoir. J'avais trente ans et des problèmes à la pelle, c'est pour ça que je me suis laissé embringuer dans cette histoire… -
2. Gerardo Alfonso - Sábanas Blancas
Pag. 32: il m’a raconté l’histoire de Meucci et j’ai donc appris qu’à La Havane quelqu’un possédait un manuscrit original du véritable inventeur du téléphone. En sortant de chez Euclides, le monde m’a paru différent. Je vous ai dit qu’une semaine avant, ma vie était chiche en grands événements. Mais, brusquement, tout avait changé. Absolument tout. Vous comprenez? -
3. Silvio Rodríguez - Alma mía
(Ángel) Pag. 128: Ángel était très tendre. Nous étions par terre, appuyés contre le mur, moi contre lui, je sentais son corps et j’écoutais sa voix qui chantonnait tout bas: “Une âme qui me regardait sans rien dire, me disait tout avec les yeux”… -
4. Frank Delgado - Cuando se vaya la luz mi negra
(Leonardo) Pag. 168: À son retour, il a extrait un libre du tas de papiers qui encombraient la table, puis il a branché le magnétophone posé sur l’étagère et s’est assis près de moi. Frank Delgado a commencé à chanter tout bas. Leo a ouvert le libre d’où il a tiré un papier et me l’a montré en demandant si j’avais déjà vu la tête d’Antonio Meucci… -
5. Pino Daniele - Resta Resta Cu' Mme
(Bárbara) Pag. 28: ... Bárbara Gattorno. Salut, a lancé Bárbara avec un sourire qui, plus que d’une oreille à l’autre, faisait le tour de sa tête et même du corps tout entier à force de tournoyer, ce qui lui permettait peut-être de remettre en place ses nichons dans un soutien-gorge trop petit pour leur volume. Une amie italienne, mais elle parle parfaitement espagnol… -
6. Extreme - More Than Words
(Dayani) Pag. 196: Aux premiers accords de la chanson suivante elle a soupiré avant de me dire que c’était son groupe préféré, Extreme, et sa chanson préférée, More Than Words, et son homme préféré, Nuno Bettencourt. Elle a ajouté que c’était dommage qu’à Cuba il n’y ait pas des hommes comme lui, c’est pour ça qu’il fallait s’en aller, au-delà de tout… -
7. Roberto Carlos – Música suave
(Julia) Pag. 84: De toute façon, la maison avait toujours l’air d’un poulailler, de sorte que lorsque je voulais travailler, je devais m’enfermer dans la chambre de maman. Ce jour-là, je suis allée dans la chambre, j’ai mis Roberto Carlo, un de mes chanteurs préférés, pris du papier et un crayon et j’ai entrepris d’analyser les éléments dont je disposais. -
8. Beny More - Como fue
Pag. 142: …on l’appelle la perle du Sud, avait dit Ángel, jusqu’à ce que, debout devant la mer, il l’enlace par-derrière en lui susurrant à l’oreille la chanson de Beny Moré: “Comment c’était, je ne sais pas comment c’était, je ne comprends pas ce qui s’est passé, mais de toi…”, et là, elle avait craqué. -
9. Ana Carolina - É Mágoa
Pag. 139: Tu n’as jamais eu envie de tuer? Je veux dire envie d’alpaguer quelqu’un et de lui tordre le cou comme si c’était un poulet jusqu’à ce qu’il tourne de l’œil. Moi, je ne l’ai jamais fait, c’était mon beau-père qui se chargeait de ce genre de tâche, avec les poulets, bien sûr. Je trouvais ça monstrueux, car après tout, quel mal ils m’ont fait les poulets? Aucun, mais ce n’est pas toujours le cas des gens. C’est pour ça que j’ai eu envie de tuer. Une fois. -
10. Omara Portuondo - Adiós Felicidad
Pag.144 : … autre du même disque : « Adieux, bonheur, je ne t’ai presque pas connu, tu es passé indifférent, sans penser à ma souffrance, tous mes efforts ont été vains… » C´était peut-être mes efforts qui avaient redonné des couleurs à la ville pendant cette triste année, de sorte que ce jour-là je voyais tout en noir et blanc. -
11. Counting Crows - Mr. Jones
Pag. 111: Je les ai regardés. Un maigre aux cheveux longs, habillé tout en noir, licencié en géographie. Un autre, lui aussi chevelu, ressemblant à Conan le Barbare, licencié en biologie. La fille, cheveux frisés et yeux clairs, avec un minishort et des jambes maigres, diplômée en ingénierie électronique… c’étaient des rockers, des avant-gardistes, et ils voulaient être écrivains. Pourquoi alors faire des études scientifiques? Je me suis demandé. Dans ce pays, on fait une chose et on est diplômé d’une autre, sauf moi, bien sûr, mais bon, c´était inutile de s’étendre sur le sujet… -
12. Polito Ibañez - Dudas en el espejo
Pag. 216: J’étais nue et La Havane était déserte. J’ai regardé cette avenue que j’aime tant. Tout le monde dormait, Ángel, Leonardo, la ville. J’étais éveillée et j’écoutais une chanson de Polito Ibañez: “Et avec l’amour dans les yeux, sans signes ni témoins, nos corps se sont aimés jusqu’au matin, où nous avons compris l’erreur.” Quelle erreur? Où a commencé l’erreur? Qui l’a comprise? -
13. Rachmaninov – Concierto N2 - Allegro scherzando 5
(Euclides) Pag. 183: Le Concerto n°2 pour piano de Rachmaninov, musique d’un dessin animé russe que je regardais quand j’étais gosse, l’histoire de l’avare petit cochon tirelire qui explose en essayant d’avaler une pièce plus grosse que lui, tandis que les autres personnages contemplent l’arc-en-ciel. C’était très beau. Tu le connais, ce concerto? C’est celui que diffusait la radio quand je suis arrivée tête base… -
14. Carlos Varela - Habáname
Pag. 248: Je n’ai jamais voyagé, mais je sais que c’est l’avenue que j’aime le plus au monde, avec ses arbres, ses lampadaires et se sombres. Même la nuit elle est belle. Toujours belle. C’est la principale artère de la ville. La nuit j’aime bien prendre le frais et rêvasser. Je t’ai dit que nous sommes d’incurables rêveurs…